Les pédales octaver permettent de doubler le signal à l’octave inférieure et/ou supérieure, créant ainsi un son plus riche, plus massif, voire carrément expérimental. Du simple “sub-bass” épais façon synthé jusqu’aux textures bizarres et glitchées, l’octaver est un outil créatif redoutable.
Une pédale d’octave, qu’est-ce que c’est ?
Pour commencer, revenons aux bases… Une pédale d’octave est un effet de “pitch-shifting” qui génère un ou plusieurs signaux supplémentaires, décalés d’une ou plusieurs octaves par rapport à la note jouée. Pour faire simple : tu joues une note, et la pédale ajoute la même note plus grave (octave down) ou plus aiguë (octave up), que tu peux mélanger avec ton son d’origine.
Le résultat ? Un son plus épais, plus massif, ou carrément des textures inédites proches de l’orgue, du synthé ou d’un chœur.
Comment ça fonctionne ?
- Analogique : les premiers octavers (comme le Boss OC-2) utilisaient des circuits analogiques qui divisaient ou multipliaient le signal. Cela donne un rendu très organique, mais souvent monophonique (ça bave sur les accords).
- Numérique : à partir des années 2000, des pédales comme le POG (Electro-Harmonix) ont utilisé le traitement numérique pour générer des octaves. Avantage : polyphonie parfaite (tu peux jouer des accords sans problème) et ajout de voix multiples (quinte, +2 octaves, etc.).
Un peu d’histoire…
- Fin des années 1960 : l’effet octave apparaît dans le rock psychédélique et le blues-rock. Le plus emblématique : la Octavia d’Roger Mayer, utilisée par Jimi Hendrix (écoute Purple Haze ou Fire). C’était un fuzz combiné à une octave up, donnant ce son tranchant et criard.
- Années 1980 : arrivée du Boss OC-2 (1982), premier véritable octaver grand public, centré sur les octaves graves. Son rendu analogique gras et chaleureux en a fait une légende, adoptée par de nombreux bassistes et guitaristes.
- Années 2000 : Electro-Harmonix révolutionne le genre avec le POG (Polyphonic Octave Generator), qui permet un suivi impeccable et la polyphonie. Le POG et ses déclinaisons (Micro POG, Nano POG, POG 2) deviennent LA nouvelle référence.
- Aujourd’hui : l’effet se décline dans toutes les directions : pédales hybrides (fuzz + octave, overdrive + octave), machines expérimentales (Beetronics Zzombee, Plasma Coil), ou solutions compactes et abordables (Mooer Pure Octave, TC Sub’n’Up).
Notre sélection des meilleurs pédales d’octave en 2025
Electro-Harmonix POG 2

La référence incontournable, difficile de ne pas la mettre dans cette sélection. La POG 2 (Polyphonic Octave Generator) reste l’un des octavers les plus polyvalents du marché. Capable de générer des octaves supérieures et inférieures sans broncher, il peut aussi ajouter des intervalles supplémentaires (comme une quinte). Le tout avec un suivi exemplaire et une totale polyphonie : accords, arpèges rapides, rien ne le déstabilise.
- Points forts : son clair, suivi impeccable, presets sauvegardables, grande polyvalence.
- Compromis : prix relativement élevé, format imposant dans un pedalboard.
Bit Commander V2 – EarthQuaker Devices

Un octaver analogique monophonique qui ne fait pas dans la dentelle. Le Bit Commander combine sub-octave, octave up, square wave et un filtre pour sculpter le tout. Résultat : un son synthé massif et très organique, parfait pour le stoner, le doom ou l’expérimental.
- Points forts : grain unique, son très synthé/analogique, parfait pour les riffs lourds.
- Compromis : uniquement monophonique, peu adapté aux accords.
Zzombee – Beetronics

La pédale la plus délirante de cette sélection. La Zzombee mélange fuzz, octaver, filtre résonant et synthé analogique. Résultat : des textures mutant entre guitare, synthé modulaire et insecte électronique. C’est une pédale expérimentale, imprévisible mais incroyablement créative… Avis aux amateurs !
- Points forts : palette sonore unique, sons synthétiques et glitchés, grande inspiration.
- Compromis : pas faite pour les sons classiques, demande du temps pour être apprivoisée.
Whammy 5 – Digitech

La Whammy est probablement la pédale de pitch-shifting la plus célèbre de l’histoire, et la version 5 reste un incontournable en 2025. Contrairement aux octavers classiques, elle permet non seulement de générer des octaves up et down, mais aussi de contrôler la transition en temps réel grâce à sa pédale d’expression. On peut ainsi créer des effets de montée/descente spectaculaires, popularisés par Tom Morello (Rage Against The Machine) ou Jack White.
- Points forts : polyvalence extrême, contrôle expressif avec la pédale, modes polyphoniques et classiques, son emblématique.
- Compromis : format imposant, nécessite aussi un temps d’adaptation pour être maîtrisée, moins pratique si on cherche juste un sub-octave simple.
Octamizer – Aguilar

Un octaver pensé pour les bassistes, mais qui marche aussi très bien à la guitare. L’Octamizer propose une octave inférieure chaleureuse et ronde, avec des contrôles de filtre pour modeler la texture. C’est un choix idéal pour épaissir un son ou simuler une basse.
- Points forts : son analogique chaud, grande musicalité, filtre précis.
- Compromis : uniquement octave down, pas d’octave up.
Plasma Coil – Gamechanger Audio x Jack White (Third Man Records)

Une pédale hybride entre distorsion à plasma et octaver. Le circuit transforme le signal en impulsions électriques visibles dans un tube rempli de plasma (ça envoie nan ?), puis ajoute des options d’octave up/down. Le rendu est brutal, agressif et résolument original.
- Points forts : visuel spectaculaire, son extrême et unique, idéal pour expérimenter.
- Compromis : pas de subtilité, prix élevé, orientée sonorités extrêmes.
KMA Audio Machines Queequeg 2 Sub Octave Generator

Une pédale compacte mais redoutable : la Queequeg 2 se concentre sur les sub-octaves (-1 et -2), avec un tracking impeccable. Pas de fioritures, pas d’effets inutiles : juste une octave grave solide, idéale pour remplacer une basse ou épaissir un mix.
- Points forts : simplicité, son puissant, format réduit.
- Compromis : pas d’octave up, usage limité.
Hoof Reaper V2 – EarthQuaker Devices

Une pédale “3-en-1” : fuzz Hoof (Big Muff germanium/si), fuzz Reaper (Tone Bender) et un octaver analogique up. Le tout activable séparément ou en combinaison. C’est la machine ultime pour les sons fuzz + octave à la Hendrix ou Jack White.
- Points forts : combinaison fuzz + octave intégrée, grande polyvalence, son massif.
- Compromis : format large, pas de polyphonie.
Boss OC-5

Impossible de parler d’octavers sans mentionner la gamme Boss. Le OC-5 combine le son vintage du mythique OC-2 avec un mode polyphonique moderne, une octave up et une latence minimale. Un vrai standard, fiable et efficace.
- Points forts : suivi parfait, mode Vintage/Poly, sortie directe séparée.
- Compromis : son plus “propre”, moins de personnalité que certains modèles analogiques.
MXR Poly Blue Octave

Une pédale compacte qui propose à la fois octaves up et down, avec un excellent suivi polyphonique. On peut ajouter du drive, contrôler la dynamique et même brancher une pédale d’expression pour plus de fun.
- Points forts : format réduit, sons polyvalents, tracking très correct.
- Compromis : moins riche que le POG 2, pas de presets.